Faites revivre votre Dreamcast, Kickstarter en difficulté, le virus de World of Warcraft…

Voici les sujets qui figuraient dans la newsletter du 24 avril 2020.

On a tous une console préférée, non ? C’est pas nécessairement la plus puissante, la plus populaire ni même celle avec laquelle on a le plus joué mais elle est rattachée à des souvenirs agréables, à une époque particulière. Une sorte de madeleine de Proust avec un microprocesseur et des fils partout. Pour moi, c’est la Dreamcast.


C’est loin d’être ma première console, mais c’est celle avec laquelle j’ai eu le plaisir de jouer avec le plus de gens. J’ai énormément de souvenirs en multi local de Soul Calibur, Dead or Alive ou Powerstone dans ma minuscule chambre d’étudiant et plus tard, mon minuscule studio étudiant. De bons souvenirs doublés d’expériences solos très agréables : le monde ouvert d’un Nomad Soul, ma vie quotidienne japonaise dans Shenmue. J’y ai même connu mon premier jeu de course avec volant, Sega GT qui a bien confirmé que non, vraiment, il valait mieux que je prenne le bus.

Bien sûr je l’ai gardée précieusement, avec tous ces jeux. Et un jour, il y a quelques mois, j’ai eu envie de rajeunir de 20 ans pour pas cher en relançant The Nomad Soul. Et la terrible réalité du temps qui passe m’a alors frappé dans toute sa sauvage brutalité. Oui, le jeu est en fait assez moche, mais surtout : ma console déconne. Toutes les consoles depuis la Playstation ont un lecteur CD d’Achille. Avec le temps et l’usure il est fréquent que la lentille n’arrive plus à faire la mise au point sur le disque. Un détail, mais qui rend la console inutilisable. Snif. Mais il reste un espoir : le MODE de Terraonion.

La même équipe qui a commis le MegaSD revient avec le Multi Optical Disc Emulator. Une petite carte électronique qui se branche à la place du lecteur CD de votre Dreamcast ou Saturn et sur laquelle on peut brancher une clé USB, un SSD ou une carte SD. Des ISO de vos jeux devront y être stockées et pourront être exécuté sur votre machine comme au bon vieux temps de 1999, les temps de chargement en moins. Une solution intéressante mais… qui coûte 182€ quand même. 

Si vous avez une idée, un projet qui pourrait être mis en financement participatif, c’est le moment.

Pas parce que vous avez supposément le temps en confinement, je veux bien qu’il n’y ai plus de temps de transports mais les enfants et le travail (même télé) sont toujours là et les journées restent désespérément limités à 24h. Mais c’est surtout parce que Kickstarter est en difficulté.

Le nombre de nouveaux projets sur le site est en baisse de 35%. Or, pas de projet : pas de dons. Pas de dons : pas de commissions, et pas de commissions : pas de Kickstarter. Le manque à gagner amène donc Kickstarter à une vague de licenciements, en plus de réduction de salaires des cadres.

Les 140 employés de Kickstarter sont syndiqués à 60%, une exception dans le milieu. Un dialogue a donc été ouvert avec les salariés et un encouragement à lancer des projets, même de petites tailles, avec 100 backers ou moins, tant qu’il ne s’agit pas d’arnaque au Covid19 que le site a dû expurger ces dernières semaines. Pas besoin d’être Todd McFarlane et d’amasser 1,5 millions de dollars pour une figurine Spawn ou d’être Sea of Stars, le Chrono Trigger Québécois qui a déjà reçu 1.6 millions de dollars de promesse. Si vous avez une idée, lancez-vous !

Source : https://www.theverge.com/2020/4/20/21228412/kickstarter-layoffs-planned-coronavirus-project-declines-crowdfunding-union

Les égouts ne sont pas seulement des refuges à crocodiles, à tortues ninjas et une source d’inspiration majeure pour les niveaux de jeux vidéo, c’est aussi potentiellement un puits d’informations biologiques précieuses. Parce qu’évidemment, qu’on le veuille ou non, nous apportons tous notre petite pêche à ce lac de donnés naturellement agrégées et anonymisées.

La startup Biobot en a fait sa spécialité. En 2013, en Israël, elle a prévu une résurgence de la poliomyélite en détectant des traces du poliovirus dans les eaux usées. Une campagne de vaccination a pu être mise en place. Or, il semble que la star virale du moment passe dans les selles et se retrouve donc dans les égouts. La concentration des particules virales offre donc un indice précieux sur le taux de contamination d’une ville ou d’un état. En collaboration avec le MIT et Harvard Biobot avait prédit des milliers de cas dans le Massachusetts alors que le chiffres officiels était de 400 à l’époque.

Biobot analyse maintenant l’eau de 100 usines de traitement des eaux dans 30 états américains. La méthode peut donner une idée du nombre de malades avec ou sans symptômes et savoir à quel point il est dangereux ou non de déconfiner. Elle est déployable partout où il y a un tout-à-l’égout et extensible à tout un tas d’autres analyses. D’autres maladies infectieuses, ou même des drogues, des médicaments, etc. Avec Biobot, les égouts deviennent un observatoire biologique permanent et sans le moindre danger pour la vie privée. Si j’osais, je dirais que c’est vraiment pas une idée de <biiiiiiiiiiiiiip>.

Source : https://www.theverge.com/2020/4/20/21227995/sewage-wastewater-poop-coronavirus-survellience-biobot

Elysium est un serveur non officiel de WoW assez gros : entre 10 et 15 000 joueurs chaque semaine. Le temps d’un week end, l’administrateur a lancé une épidémie virtuelle qui a infecté jusqu’à 88% des joueurs lors d’une première vague.

Il se transmet via d’autres joueurs et par les objets. Elle réduit les stats et la vitesse de déplacement. Pour la seconde vague, les MJ ont demandé aux joueurs de mettre des masques, de « purifier » les objets et ainsi réduire la propagation de la maladie jusqu’au combat de boss qui y mettra fin. Une manière de sensibiliser les joueurs, parfois très jeunes, au problème du covid. Une initiative qui n’a pas plu à tout le monde…

Certains ne se sont plus connecté, d’autres ont fait comme si de rien n’était, mais globalement seul 42% des joueurs ont été infectés à la seconde vague, la plupart ont « joué le jeu ». C’est une version beaucoup moins spectaculaire que l’incident du sang vicié de 2005. Vous vous en souvenez peut-être : un boss de raid donnait un malus contagieux qui prenait de la vie et qui se propageaient aux joueurs proches.

Ça devait rester dans la zone de raid, mais un bug a fait que les familiers qui attrapaient la maladie la conservait en dehors de la zone : une zoonose virtuelle ! L’épidémie a fait des milliers de victimes (en jeu évidemment) puisque les joueurs de trop bas niveaux ne pouvaient pas se maintenir en vie. Pire, les NPC pouvaient être infectés sans en mourir : des porteurs asymptomatiques. Bientôt, les villes densément peuplées furent jonchées de cadavres. Les joueurs fuirent dans les campagnes, Blizzard a organisé une zone de quarantaine mais ça n’a pas marché, car certains ne l’ont pas respecté. Il y a même eu des « terroristes » : certains joueurs de haut niveau essayaient d’infecter d’autres joueurs. C’est tellement parti en sucette que Blizzard a finalement redémarré tous les serveurs et tout patché en urgence. La simulation d’épidémie a été tellement réaliste qu’elle a même intéressé les épidémiologistes de l’époque… ça a sans doute été le plus gros world event de WoW et il a été involontaire…

Source : https://kotaku.com/world-of-warcraft-fan-server-unleashes-days-long-virtua-1842883126

Les parcs sont fermés, les plages sont fermées, les zoos sont fermés, les aquariums sont fermés, on est enfermés : difficile à première vue de fêter la journée de la terre ce mercredi 22 avril. Mais finalement, avec nos activités très réduites, c’est effectivement la fête de la nature en ce moment. On lui a pas foutu la paix comme ça depuis très longtemps. La pollution baisse radicalement, les animaux se baladent en paix jusqu’aux cœurs des villes. Bref, vous ne manquez pas du tout à la nature, elle avait vraiment besoin de “faire un break”.

Il faut dire que c’était une relation à sens unique ces dernières décennies : elle donne, elle donne mais vous, en bon pervers narcissique, vous lui en demandez toujours plus tout en la dévalorisant. C’est vrai, vous vous plaignez de tout : du moindre cyclone, de la moindre inondation, de la moindre sécheresse alors que c’est vous qui la poussez à bout. Elle n’est jamais assez bien pour vous : il faut qu’elle se rase la jungle en permanence, qu’elle remodèle ses côtés pour être douce et accueillante. Au moindre marais, au moindre bayou, vous lui faites des remarques sur son odeur, sur son hygiène. Elle en pouvait plus. Alors à partir de maintenant, c’est relation à distance : par webcam.

Vous pouvez toujours la mater en live sur Explore.org, et sous tous les angles : savane, jungle, montagne et même des fermes, des étables ou des refuges avec des animaux mignons, on sait bien que les chats c’est votre truc… Si vous préférez le différé et les prod plus léchées il y a les parcs nationaux américains, avec les stars comme Yosemite ou Yellowstone qui assurent toujours le show. Si vous aimez quand il y a beaucoup de fluides, les cams de l’aquarium national ou du Georgian aquarium vous permettront de relâcher la pression.

En tout cas, vous devriez profiter de ce break pour faire le point sur votre relation, pour vous remettre en question. Vous l’aimez au fond non ? Il va falloir repartir de nouvelles bases, revoir la dynamique de couple en profondeur, mais tout n’est pas perdu, parce que de toute façon : vous êtes inséparables.

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Podcasteur technophile enthousiaste. Je réalise le podcast Tech Café et co-réalise le podcast Relife.

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