Dans la newsletter… décès de John Horton Conway, le papa du jeu de la vie, Play at home, les fesses de Splash censurées

Chaque week-end, nous envoyons la newsletter de Tech Café : un supplément avec le relai d’actualités non traitées dans le podcast. Voici les sujets qui figuraient dans le mail du 17 avril 2020.

John Horton Conway est mort le 11 avril dernier du coronavirus. C’était un des rares très grands mathématiciens contemporains connus du grand public. Son nom évoque immédiatement le jeu de la vie, dit aussi jeu de Conway. Mais il a été extrêmement prolifique dans des domaines variés : théorie des jeux, géométrie, algèbre, théorie des nombres et il a reçu plusieurs prix pour ses travaux.

Le fameux “jeu de la vie” est en fait un automate cellulaire simple, avec lequel vous pouvez vous amuser ici par exemple. Une grille infinie dont chacune des cases peuvent être “allumées” ou “éteintes” selon l’état de leur plus proches voisines.

Malgré l’aspect simpliste du dispositif, des structures d’une infinie complexité peuvent s’y manifester : des structures qui “se déplacent”, qui s’auto-reproduisent, qui créent des motifs, etc. En fait, il est impossible en général, étant donnée une configuration de départ de prévoir ce qu’elle va devenir, à moins bien sûr de calculer explicitement toutes les étapes.

Mieux encore, en 1982, Conway prouve qu’en fait, on peut exécuter n’importe quel calcul dans le jeu de la vie, n’importe quel programme informatique, l’automate est dit “Turing Complet”. Il est théoriquement possible de coder Pacman dans le jeu de la vie (aux entrées du joystick prêt). On peut utiliser des petites structures pour coder des instructions rudimentaires qui, à une échelle supérieure, donne des résultats comme n’importe quel autre langage de programmation.

Les auditeurs fidèles de Tech Café se souviennent peut-être que j’avais recommandé en bonus Golly, un logiciel de simulation de jeu de la vie d’une puissance effarante puisque vous pouvez y accélérer le temps de manière exponentielle. Et bien dans Golly, des mathématiciens ont réussi à coder un afficheur, un réveil digital et … un jeu de la vie.

Oui, un jeu de la vie macroscopique peut être codé avec des structures microscopiques. Vous ne me croyez pas ? Regarder cette vidéo. Celle-ci regroupe aussi des structures impressionnantes. S’intéresser au jeu de la vie, quel meilleur hommage à un des plus éminents mathématiciens de notre temps ?

Source : https://arstechnica.com/science/2020/04/john-conway-inventor-of-the-game-of-life-has-died-of-covid-19/

On ne répare pas une machine qui marche. Apparemment, on s’abstient aussi autant que possible de la mettre à jour, après tout si ça “fait le job”… Ça peut aller très loin, il a fallu attendre la fin de l’année 2019 pour que l’Air Force se décide à lâcher ses disquettes 8” pour passer au SSD.

Même votre serviteur n’a qu’à peine connu la version “mini” à 5”¼ de cette disquette souple qui date de 1967. Mais bon, j’ai surtout passé mon enfance et mon adolescence avec des disquettes 3”½ et des CD-ROM hein… Je ne suis pas SI vieux que ça. Bref, passons…

Encore en 2015, l’aéroport d’Orly utilisait pour un service critique un PC sous Windows 3.1. Oui, je l’ai bien connu aussi, ne soyez pas désagréable. Il y a tout de même un truc que je n’ai pas subi au cours de ma longue carrière de geek, ce sont des cours de programmation en COBOL.

<autopromo> Si vous voulez en savoir plus sur le COBOL et plein d’autres langages, rendez-vous en CDC36</autopromo>

A posteriori, c’est sans doute regrettable. Le COBOL est un langage cauchemardesque à maintenir et utilisé principalement pour des applications assommantes dans la vente et la gestion. Oui mais voilà : il y a très peu de programmeurs COBOL, ce sont des perles rares que les entreprises s’arrachent !

Avec la crise du coronavirus, la pénurie de codeurs prend un tour dramatique. Beaucoup d’états américains ont des systèmes de gestion des chômeurs … “old school”… dirons-nous, dont les logiciels, écrits en COBOL, luttent avec l’abondance récente de demandeurs d’emplois.

IBM estime qu’il reste encore 220 millions de lignes de codes COBOL toujours en usage aujourd’hui sur des machines qui ressemblent à des pièces de musée. Bref, des centaines de codeurs “retro” sont recherchés, si vous vous demandez quel langage de programmation est le plus “bankable”, la réponse pourrait vous surprendre…

Source : https://arstechnica.com/tech-policy/2020/04/ibm-scrambles-to-find-or-train-more-cobol-programmers-to-help-states/

Toujours confinés ! Et jusqu’au 11 mai, au moins, mais pas de panique, voici encore de quoi voyager…

Si vous avez une PS4, Sony participe à l’initiative Play at Home en donnant quatre jeux et pas des moindres : les trois premiers Uncharted en version remasterisée dans la “Nathan Drake Collection” et Journey, le chef-d’œuvre de Jenova Chen sorti en 2012 et qui n’a pas pris une ride.

Le voyage est au coeur de tous ces jeux, en mode “film d’action” pour Nathan Drake ou contemplatif et onirique pour Journey, c’est jusqu’au 6 mai, ne les manquez pas !

Et puis si les jeux vidéos, c’est pas votre truc, ce recueil de liens vous permettra de visiter le Machu Picchu (vieille montagne en Quechua le saviez-vous ?), l’Acropole, Versaille, les catacombes de Paris, le Taj Mahal et bien d’autres choses en 360°.

Pas du tout comme si vous y étiez, je ne vais pas vous mentir, mais c’est déjà mieux que le mur d’en face. Enfin, Science et Avenir vous propose aussi quelques liens intéressants, avec le quai Branly, ou le Musée des Arts et Métiers ! De quoi patienter entre deux concerts dans Minecraft

Si vous avez été un jeune garçon à la fin des années 80, vous avez connu deux choses : Magnum et les pages lingeries des trois Suisses. OK, il y a aussi eu la coupe mulet et le SIDA mais je voulais rester positif.

Revenons au plus important : le catalogue des trois Suisses ou, selon la tradition familiale, de la Redoute. Il nous permettait de renouveler trimestriellement notre stock d’images mentales érotiques qui, sinon, devait se contenter des cocogirl du Collaro Show ou des analogues de Benny Hill.

Alors quand un film comme Splash passait à la TV, c’était la fête. Daryl Hannah jouant une sirène, elle était pour les besoins du rôle souvent dévêtue. Dans une scène devenue forcément culte, son postérieur est même visible au naturel pendant une grosse seconde.

Croyez-le ou non, cette scène qui ravit les chastes spectateurs que nous étions en 1984 fut censurée par Disney+. Figurez-vous qu’en 2020, l’époque aux mille et un sites X, alors que les “tubes” porno sont démocratisés depuis 15 ans pour tous les enfants de 7 à 77 ans, Disney estime que le postérieur de Daryl Hannah est obscène et le couvre avec une longue chevelure de synthèse. Tout ça sans en avertir personne.

La numérisation des films permet ce genre d’édition à tout moment. Au point que la version originale de Star Wars a New Hope est aujourd’hui pratiquement introuvable. Il y a d’autres exemples, un épisode des Simpsons avec Michael Jackson a été “oublié”. Le popotin perdu de Daryl Hannah peut paraître anecdotique, mais c’est peut être le début d’altérations de plus en plus fréquentes et sophistiquées dans les films ou d’autres médias.

Or, les films sont ancrés dans une époque, ils en sont les témoins, les modifier a posteriori, c’est potentiellement modifier la perception que les spectateurs modernes auront de cette époque, c’est trahir la génère du film et c’est trahir l’histoire. Avec sa pudibonderie, Disney est sur une pente glissante. Alors pour rattraper ça, l’image accompagnant ce texte vous offre les fesses authentiques de Daryl Hannah. Non ne me remerciez pas, c’est naturel.

Source : https://www.theverge.com/2020/4/14/21220576/splash-tom-hanks-disney-plus-butt-cgi-hair-streaming-physical-digita

“Les emmerdes, ça vole en escadrille” disait celui qui est devenu le président favori des Français pour des raisons probablement plus affectives que politiques. Alors que le monde souffre d’une pandémie d’une ampleur sans précédent dans l’histoire récente, que la récession du siècle s’annonce, et que les flammes d’un incendie historique se rapprochent dangereusement de la centrale de Tchernobyl, voilà que des chercheurs de chez Google viennent d’ouvrir la boîte de pandore dont sortira le Skynet qui nous anéantira tous dans 3 ans, s’ils ont les financements. Bon, je m’emporte, la période est anxiogène et nerveusement éprouvante. Reprenons.

Même en choisissant une classe bien connue d’algorithmes d’apprentissage, comme les réseaux de neurones, concevoir un réseau qui soit bon à une tâche donnée est difficile. Il y a potentiellement des milliards de neurones dans votre réseau. La question est : comment les organiser, comment les connecter ?

Y répondre est tout l’art des spécialistes en la matière. Il existe de grandes classes de réseaux ainsi que des “briques” classiques et les agencer pour en faire un algorithme efficace est long et difficile. D’où l’idée de faire un algorithme qui le fait à notre place : AutoML Zéro, c’est son petit nom.

Le principe est assez classique, c’est un algorithme génétique. On se fixe une tâche : reconnaître une clé de 12 sur une photo ou le cri d’une girafe (oui, ça existe) par exemple. Cent algorithmes candidats sont alors conçus aléatoirement et auditionnés pour voir s’ils ont un incroyable talent. Comme c’est peu probable, on garde les meilleurs et ont les fait un peu muter pour en donner de nouveaux qui seront comparés à leurs papas.

Après quelques milliers de générations, on tombe automatiquement sur des algos efficaces. Les résultats préliminaires sont prometteurs, des algorithmes classiques ont été retrouvés de cette façon. Potentiellement, des algos auquel on n’aurait pas pu penser peuvent être découverts. Pour le moment, cependant, les trouvailles sont encore très simples comparées à leurs contreparties travaillées avec amour par nos scientifiques en viandes. Le moment où AutoML zéro va donner naissance à Skynet est encore très loin. Heureusement… Et en plus, je viens d’apprendre que les incendies à Tchernobyl sont maitrisés. Finalement, tout ne vas pas si mal !

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Podcasteur technophile enthousiaste. Je réalise le podcast Tech Café et co-réalise le podcast Relife.

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