Preview – Inazuma Eleven: Victory Road – le retour tant attendu du foot fantastique

Test réalisé en juin 2025 sur Nintendo Switch, juste avant la clôture de la bêta ouverte. Sortie prévue le 13 novembre 2025

Il y a des licences qui marquent durablement une génération, et Inazuma Eleven en fait incontestablement partie. À mi-chemin entre le shōnen sportif et le RPG fantastique, la série culte de Level-5 a connu son âge d’or sur Nintendo DS et 3DS avant de s’éteindre doucement, victime d’une industrie qui évoluait plus vite que ses ambitions.

Alors quand Inazuma Eleven: Victory Road a refait surface après des années de reports, de changements de moteur et de silence radio, les fans ont littéralement retenu leur souffle.

J’ai eu l’occasion de plonger dans la bêta ouverte courant juin 2025, juste avant sa fermeture. Et dès la première passe virtuelle, un sentiment familier m’a traversé : un mélange de nostalgie pure et de curiosité prudente. Ce retour tant attendu allait-il enfin tenir ses promesses, ou n’allait-on assister qu’à une nouvelle tentative de résurrection manquée ?

Après plusieurs heures passées sur la bêta, aussi bien en solo qu’en ligne, je peux le dire : Victory Road est peut-être bien le retour que les fans attendaient depuis plus de dix ans. Mais c’est aussi un projet chargé d’un héritage colossal, qui doit trouver sa place dans un paysage vidéoludique bien différent de celui de 2008.

Une décennie de silence : la longue route vers la victoire

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut comprendre d’où vient Victory Road.

Annoncé initialement sous le titre Inazuma Eleven Ares en 2016, le projet a connu tous les déboires possibles : refonte du gameplay, changement de moteur graphique, reports à répétition… et même un changement de nom. Pendant un temps, beaucoup pensaient que le jeu ne verrait jamais le jour.

Ce long tunnel de développement n’a fait qu’attiser la flamme des fans, restés orphelins depuis Inazuma Eleven GO: Chrono Stones (2012 au Japon, 2015 en Europe). Victory Road porte donc une double mission : rendre hommage à tout ce qu’a été la série, tout en séduisant une nouvelle génération de joueurs.

La bêta ouverte, pensée comme un véritable stress test, servait à jauger la solidité du gameplay, la stabilité des serveurs et, surtout, la fidélité d’une communauté qui n’a jamais cessé d’y croire.

Une bêta ouverte ambitieuse et généreuse

Loin d’un simple aperçu marketing, la bêta ouverte proposait un contenu généreux : matchs d’exhibition, premières zones du mode Histoire, et surtout, un accès complet au multijoueur en ligne.

Une générosité rare, à une époque où la plupart des previews se limitent à trente minutes encadrées.

Dès les premières minutes, Victory Road retrouve la saveur de découverte propre aux anciens opus. Le joueur incarne Destin Billows, un jeune prodige désabusé, brisé par la désillusion d’un sport qu’il a aimé plus que tout le monde. Le ton, plus mélancolique et introspectif, surprend, mais dans le bon sens. Level-5 ne se contente pas de copier son passé : il le réinvente.

La bêta offrait aussi un aperçu du mode compétitif « Victory League », permettant de créer sa propre équipe et d’affronter le monde entier. Et spoiler : les serveurs étaient pleins.

Un gameplay à la croisée des chemins

Le gameplay de Victory Road réussit l’exploit d’allier héritage et modernité. Les matchs conservent leur ADN : contrôle simultané de plusieurs joueurs, actions contextuelles et « super techniques » spectaculaires (tirs explosifs, passes célestes, arrêts impossibles)  tout en gagnant en fluidité

Les transitions sont désormais naturelles, sans coupures brutales, et la mise en scène plus cinématique. Le moteur révisé assure un rendu dynamique, tandis que la gestion des collisions et des trajectoires a fait un bond en avant.

L’équilibrage a été repensé : les matchs sont moins chaotiques, plus stratégiques. Chaque joueur dispose d’un système d’endurance et de synergies d’équipe influençant directement ses performances. Une vraie dimension tactique s’installe, sans sacrifier le côté « grand spectacle » qui fait l’identité de la licence.

Et avouons-le : déclencher une « Tornade de Feu » en 2025 reste un plaisir coupable qu’on savoure sans modération.

Une direction artistique fidèle mais modernisée

Graphiquement, Victory Road n’a pas la prétention d’un triple A, mais mise sur la cohérence et le charme. Le cel-shading est propre, les couleurs éclatantes, les personnages expressifs. Level-5 prouve une fois encore son savoir-faire dans les univers stylisés.

Les cinématiques 2D, réalisées par le studio OLM, sont dignes d’un anime diffusé en prime time. On y retrouve ce mélange d’énergie et de naïveté typique d’Inazuma Eleven, enrichi d’une maturité visuelle nouvelle.

Côté musique, la bande-son orchestrale mêle guitare électrique et instruments traditionnels japonais. Le thème principal, « A Smile is Our Goal! », résonne comme un hymne à la persévérance, difficile de ne pas le fredonner après un match intense.

Le multijoueur : une réussite technique et communautaire

C’est probablement la plus belle surprise de la bêta : le mode en ligne est fluide, stable et réactif. Les délais de connexion sont courts, les matchs quasi exempts de lag.

Level-5 semble avoir compris que la survie du jeu repose sur son online. La « Victory League » propose déjà un système de classement, des tournois temporaires, et la possibilité de recruter librement pour renforcer son équipe.

Après une dizaine de matchs en ligne, j’ai été frappé par la variété des compositions : puissance, vitesse, ou stratégies basées sur les liens d’équipe (chacun trouve son style). Ce métagame naissant promet un vrai potentiel compétitif, à condition que Level-5 entretienne une roadmap solide.

Un mode Histoire plus profond que jamais

Si la bêta ne proposait qu’un aperçu du scénario, celui-ci s’annonce ambitieux et émotionnellement riche.

Destin Billows, traumatisé par un passé douloureux, a renoncé au football. Sa rencontre avec Harper Evans, star montante du collège Raimon, va tout bouleverser. Ensemble, ils tenteront de redonner vie au club déchu du collège Nagumohara, affrontant les plus grandes équipes du Japon.

L’écriture se veut plus mature, les dialogues mieux rythmés, et les doublages japonais d’une justesse remarquable. On sent une véritable volonté de raconter une histoire : une réflexion sur la passion, la transmission et la nostalgie d’un sport en déclin.

Les vétérans ne seront pas oubliés. Mark Evans, Axel Blaze et d’autres légendes feront leur retour, liant habilement les générations. Une vraie lettre d’amour à la communauté.

Accessibilité et prise en main : le retour du foot pour tous

Malgré ses ajouts stratégiques, Victory Road reste accessible. Les nouveaux venus peuvent s’appuyer sur les automatismes et les aides à la manœuvre, tandis que les vétérans retrouveront immédiatement leurs marques. Les tutoriels sont fluides et bien intégrés, la manette répond parfaitement.

Level-5 a trouvé le juste équilibre entre simplicité et profondeur : un jeu que les enfants peuvent apprivoiser, mais que les adultes peuvent maîtriser.

Ce qui rend Inazuma Eleven unique, ce n’est pas son réalisme…  C’est son cœur. Cette énergie shōnen, cette camaraderie, cette démesure. Chaque tir, chaque cri, chaque plan de caméra rappelle pourquoi cette série a marqué une génération entière.

Dans un monde vidéoludique saturé de simulations ultra-réalistes, « Victory Road » assume son identité d’anime interactif. Et c’est précisément ce qui le rend rafraîchissant et accessible.

Les limites et points à surveiller

Tout n’est pas parfait, évidemment. Certains menus manquent encore de clarté, les caméras peuvent parfois se perdre dans le feu de l’action, et quelques animations restent rigides. Le matchmaking en ligne, bien que stable, gagnerait à mieux équilibrer les niveaux des joueurs.

De plus, le modèle économique reste flou : Victory Road proposera du contenu additionnel après sa sortie, mais Level-5 n’a pas encore précisé sous quelle forme (DLC payants, season pass ou mises à jour gratuites ?). C’est un point crucial à surveiller pour la pérennité du jeu.

Autre choix notable  (et potentiellement controversé), le titre ne bénéficiera d’aucune sortie en version physique. Victory Road sera disponible uniquement en dématérialisé, une décision qui risque de diviser les joueurs attachés au format boîte, symbole historique de la série.

Enfin, la durée de vie du mode solo et la richesse du scénario complet restent à confirmer. Si la promesse est belle, il faudra que le produit final tienne la distance.

Verdict provisoire : Un retour qui donne envie d’y croire

Au moment de refermer cette preview, une chose est sûre, Inazuma Eleven: Victory Road m’a réconcilié avec une série que je croyais perdue.

La bêta ouverte a rallumé la flamme, celle du gamin qui dessinait des “Mains Célestes” sur ses cahiers de maths.

Il reste des réglages à peaufiner et des promesses à concrétiser, mais pour la première fois depuis longtemps, Level-5 semble à nouveau parler avec le cœur.

Si Victory Road tient tout ce qu’il promet, alors le 13 novembre 2025 pourrait bien marquer le véritable retour d’un monument du jeu vidéo japonais.

Et peut-être, qui sait, inspirer une nouvelle génération à croire qu’au fond, dans le foot comme dans la vie… tout commence toujours par un rêve.

FICHE TECHNIQUE

Titre : Inazuma Eleven : Victory Road

Développeur : Level-5

Plateformes : Playstation 5, Playstation 4, Xbox Series X/S, Nintendo Switch, Nintendo Switch 2, PC

Sortie : 13 novembre 2025

Genre : RPG/Sport/Aventure

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